La grande Muraille de Chine, une merveille mondiale

2011-09-06 16:00

 De retour de Chine, chaque séminariste, missionnaire ou homme d'affaire s'entend poser cette question : as-tu vu la Grande Muraille ? L'as-tu escaladée ? Et en Chine même, l'on ne cesse de dire ''tu n'est pas un homme tant que tu n'as gravi la Grande Muraille''. La Grande Muraille fait en effet partie de la Chine mais elle appartient au patrimoine mondial de l'humanité classé par l'UNESCO depuis 1987 sous le N0 438. C'est l'une des merveilles du pays de Milieu. Outre la découverte de l'étonnante construction, on y découvre et jouit d'une vue magnifique, verdoyante surtout au printemps, en automne et en hiver.

D'une longueur de plus de 6000 km, la Grande Muraille part du Liaoning dans le Nord-Est de la Chine et se termine à Lintao dans le désert du Nord Ouest. C'est un ensemble de fortifications militaires chinoises construites, détruites et reconstruites en plusieurs fois et en plusieurs endroits entre le IIIe siècle avant Jésus Christ et le XVII siècle. Pour se protéger de leurs visions (mongols, mandchous etc.), les royaumes élevaient sur leurs frontières des fortifications dont certaines sont à l'origine de la Grande Muraille. Large de 5 à 7m et haute entre 7 et 17m, elle est ponctuée des tours de guet et de bastions sur toute sa longueur.

Lorsque Qin Shihuang se proclama premier empereur de la Chine, il réalisa l'unification du pays en 221 avant J.C et ordonna que les différents tronçons soient reliés entre eux et complétés par des nouvelles constructions. Cela pour repousser les éventuelles attaques de la part des états vaincus.

Mener à bien un projet aussi gigantesque sur un terrain aussi difficile, à une époque où l'on ne disposait d'aucune machine, représentait vraiment un exploit. Près d'un million d'hommes ont travaillé à la construction de la Muraille, qui équivaut à l'époque à environ à un cinquième de la population active du pays. Privations et mauvais traitements entraînèrent la mort des milliers d'entre eux.

Les autres dynasties qui arrivèrent ont continué à renforcer et prolonger la muraille. La construction suit la crête des montagnes et épouse toutes les courbes du terrain. Le long du sommet, une route pavée de briques carrées permet le passage de six chevaux de front. Dans les endroits où la muraille suit une pente escarpée, le chemin de ronde se transforme en escaliers pour faciliter l'ascension. Le parapet extérieur est crénelé et mesure jusqu'à 2m de haut. Les créneaux facilitaient le guet et sous chaque merlon une ouverture permettait de tirer sur l'ennemi. Tout le long de la Muraille des tours se succèdent. Elles servaient à transmettre les informations (par des signaux de fumée pendant la journée et des feux pendant la nuit). Ces moyens de communication étaient sans doute les plus performants avant l'usage de l'électricité. A l'époque de la dynastie Ming, chaque fois qu'un signal est lancé, on tirait un ou plusieurs coups de feu. Un seul coup de feu et un seul signal signifiaient que l'ennemi s'avançait avec une centaine d'hommes, d'eux coups, deux signaux correspondaient à 500 hommes, etc. Un message pouvait être transmis à plus de 500 km en quelques heures.

Aujourd'hui, la Grande Muraille constitue un lieu de tourisme visité par plusieurs millions de personnes. Aucun touriste ne peut se permettre d'en manquer la visite lors de son passage à Beijing. C'est la structure architecturale la plus importante jamais construite par l'homme à la fois en longueur, en surface et en masse.
 
(Mahamat Brahim Taher)