Discours du Premier Conseiller de l'Ambassade de Chine M. QIAN Jin à l'occasion du don de table-bancs au Collège HAM

2011-10-15 02:00

Madame la Sous-préfet,

Monsieur le Délégué régional,

Monsieur le Directeur du Collège,

Messieurs les invités,

Mes chers collégiens,

Votre accueil chaleureux me touche. Je vous remercie au nom de mon Ambassade et de nous trois.

Je voudrais vous dire combien je me sens lourd après avoir constaté les conditions précaires de votre école qui dépassent mon imagination. Or, je suis réconforté du fond du cœur. Pourquoi ? Parce que vous me rappelez quand j’étais un élève d’un village, parce que je peux sentir une vigueur que vous montrez, celle de l'espoir.

Nous voulons tous prévoir l’avenir. Croyez-moi, je peux le faire. Je vois déjà l'avenir de votre région natale et votre pays. Ce n’est pas une blague. C'est vous, ou plutôt votre vigueur de l'espoir qui me fait prévoir de beaux jours devant vous et votre pays.

Peut-être la réalité vous empêche de me croire, d’imaginer et de prévoir. La classe en secko, 6 table-bancs partagés par 140 écoliers, sans manuel, sans cahier ni bic, et jamais de l’eau et de l’électricité. Oui, j’en suis témoin. Je connais très bien l'importance de bonnes conditions d’étude, qui facilitent la recherche des connaissances. Mais je peux dire que, avec l’envie des connaissances, vous allez vaincre toutes ces difficultés. Je voudrais vous raconter deux petites histoires chinoises très connues, elles sont enseignées dans le manuel scolaire.

La première :

Il y avait un petit garçon de 7 ou 8 ans qui s’appelait WANG Mian. À cause de la pauvreté de sa famille, il ne pouvait que faire paître des bœufs au lieu d’aller à l’école. Mais il allait toujours à côté de la fenêtre des classes pour écouter attentivement des textes lus par les écoliers. Une fois, il a totalement oublié ses bœufs et les a perdus. Son père s'est fâché et l'a battu. Mais sa mère a respecté son choix et l'a encouragé à continuer ses études. Désormais, WANG Mian habitait dans un temple, où il y avait toujours de la lumière qui lui permettait de faire la lecture pendant la nuit. Plus tard, WANG Mian est devenu un grand peintre.

La deuxième :

Il y avait un autre garçon très travailleur d’une famille modeste nommé CHE Yin. Sa famille n’avait pas de moyen pour acheter du petrole de la lampe. CHE Yin attrapait donc des lucioles (insecte lumineux qu'on peut trouver en été dans la campagne chinoise) et les a mis dans un petit sac translucide. Avec cettelampe luciole, CHE Yin pouvait lire chaque soir. Il est devenu enfin un érudit connu et aussi un haut fonctionnaire.

Maintenant, je vous montre quelques photos de la campagne chinoise de l’époque actuelle. Comme vous voyez, à part la couleur de peau, il n’y a aucune différence entre vous et les enfants sur les photos – mêmes conditions d’étude, même aspiration pour les connaissances et un bel avenir. Pour aider à réaliser les rêves de ces enfants dans les régions reculées, le gouvernement chinois a lancé un grand projet, la gratuité de leur scolarisation, frais ZERO. Parce que les Chinois savent bien que les enfants sont l’espoir du pays, tous les enfants sans exception, pas un de moins. Donc nous appelons ce projet "le projet de l'espoir ", et les écoles "les écoles de l'espoir".

Les Chinois vous souhaitent aussi un bel avenir, le gouvernement chinois ne vous oublie pas non plus, en mettant la coopération en matière d’éducation au centre du partenariat sino-tchadien, nous avons construit des écoles pour le Tchad, formé des enseignants tchadiens, offert des bourses, des ordinateurs et d’autres fournitures scolaires etc. Car la Chine et le Tchad sont non seulement ami et partenaire, et mais encore parents. Le 1er janvier dernier, le directeur du Centre culturel Baba Moustapha de N’Djaména m’a révélé un phénomène très intéressant : dans votre région, vous avez une ethnie nommée Toupouri dont les gens portent des noms tout à fait chinois comme WANG, GONG, et ils jouent la flûte, instrument musical préféré des Chinois. Je vous raconte cela pour vous dire que les Chinois et les Mayo-kebbiens sont bel et bien parents et nous n’avons pas de raison de vous oublier, de vous decevoir, nos petits frères et soeurs tchadiens, je vous amène donc 50 table-bancs quand j’ai appris par mon ami du journal du Notre Temps que vous avez des difficultés.

Chers petits frères et soeurs tchadiens, ne baissez jamais les bras, gardez toujours l’espoir, appelons ces table-bancs "les bateaux de l'espoir", qui vont vous accompagner le long de la recherche des connaissances, et vous amener au succès et à un bel avenir. Devenez ami avec ces bateaux, parce que quand vous aurez fini le voyage scolaire, vos petits frères et sœurs en auront encore besoin.

Aujourd’hui, je vous ai raconté deux petites histoires des enfants chinois. Dans quelques dizaines d'années, nos descendants raconteront des histoires dont les héros seront certainement vous. J'ai un cadeau pour vous, mes héros. C'est un dessin fini par ma fille de 6 ans. Elle veut, par ce dessin, vous exprimer ses vœux que vous obtiendrez tous le doctorat.

J'ai également quelques mots pour les enseignants ici présents. Si on considère les vœux de l'Ambassade de Chine et ma fille comme amour et espoir, j'espère que vous continuez de les diffuser. Je vous encourage à renforcer la volonté de vous consacrer au travail pédagogique. Parce qu’il reste encore tant d’enfants qui ont besoin de vous. Votre plus grand succès, c’est justement de pouvoir aider ces enfants à changer leur destin.

Je vous remercie et je vous aime bien.